Venezuela: Capriles Radonski vient défier Hugo Chavez dans sa ville natale

Venezuela / Reportage – Article publié le mardi 25 septembre 2012 – Dernière modification le mardi 25 septembre 2012

Meeting d'Henrique Capriles Radonski à Barinas, le 24 septembre 2012.

Meeting d’Henrique Capriles Radonski à Barinas, le 24 septembre 2012.

REUTERS/Handout/Comando Venezuela

Par RFI

Au Venezuela, la campagne électorale touche à sa fin. Dans moins de quinze jours, les Vénézueliens éliront le 7 octobre prochain leur nouveau président, dans un scrutin à un seul tour. Si Chavez continue de conserver de l’avance dans les sondages, l’écart se resserre. Lundi, le leader de l’opposition, Capriles Radonski, était en meeting à Barinas, histoire de provoquer Hugo Chavez chez lui, dans sa ville natale.

Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland

C’est sur un air de musique llanera, le folklore de cette immense région d’élevage, que le fringant Capriles Radonski est allé défier Chavez chez lui, sur ses terres, à Barinas.

« Nous ne voulons pas du communisme, c’est un immense danger, qu’on ne sent pas tout de suite, mais qui s’installe pour toujours », dit le refrain de cet hymne de campagne. Une mélodie qui aurait pu plaire à Chavez, lui qui aime chanter les refrains de son pays.

Plus ironique encore, les milliers de militants réunis dans le centre de Barinas n’étaient pas venus là pour écouter l’enfant du pays leur expliquer une énième fois le socialisme, mais bien pour acclamer celui qui représente pour eux le changement.

A écouter : 25/09/2012 – Reportage International
Venezuela: meeting de Capriles Radonski, leader de l’opposition à Barinas
Venezuela: meeting de Capriles Radonski, leader de l'opposition à Barinas

Henrique Capriles Radonski, 40 ans tout juste, catholique pratiquant, qui se dit apolitique, avait troqué sa chemise bleue pour une chemise rouge bordeaux, au moment de lancer à la foule un message de rassemblement, de justice sociale, et d’ironiser sur le bilan et les promesses de Chavez.

« Je vous invite à lire le programme du gouvernement, tiens écoutez ça : ‘Il faut continuer de construire le socialisme du XXIe siècle, approfondir la révolution’. Et qu’est ce qu’elle vous a donné cette révolution, dans l’Etat de Barinas ?

Chavez veut exporter sa révolution dans le monde mais qui s’occupe de résoudre les problèmes des gens qui vivent ici ? Les coupures de courant, le chômage, j’insiste, le manque d’opportunités… C’est la grande contradiction, voici la terre natale de celui qui nous gouverne depuis quatorze ans, et c’est l’Etat qui détient le record de pauvreté de tout notre Venezuela ».

Dans cette foule venue voir et supporter celui qui arpente depuis six mois le pays de long en large, pour aller convaincre les indécis de voter pour lui, une jeune médecin d’hôpital public qui préfère taire son nom, de peur des représailles si Chavez est réélu.

« Avant le 7 octobre, mon emploi court un risque. Ce dont j’ai besoin, c’est d’un avenir meilleur, en tant que professionnelle, médecin de ce pays, je supplie encore celui qui nous gouverne de s’occuper de son peuple, de la santé de son peuple, de l’éducation de son peuple. Et bien que Chavez soit d’ici, c’est l’une des populations qu’il a le plus oublié, de toutes façons, il a oublié tout le pays en fait, les besoins élémentaires, la santé, l’éducation et la sécurité ».

« Quelque chose de bien est entrain de se passer, c’est le destin, le chemin à suivre », dit encore le refrain de campagne d’Henrique Capriles Radonski. Un chemin chargé d’embûches pour le jeune leader de l’opposition. Lundi, avant de décoller de Caracas pour Barinas, sa caravane électorale a été violemment prise à partie par des militants chavistes, armés de bâtons.