Fin de campagne électorale au Venezuela: le ton monte entre Chavez et Capriles

Venezuela / Politique – Article publié le dimanche 23 septembre 2012 – Dernière modification le dimanche 23 septembre 2012

Carte publiée par le journal conservateur ABC présentant le plan de déploiement stratégique pour le «rétablissement de l'ordre public» 

Carte publiée par le journal conservateur ABC présentant le plan de déploiement stratégique pour le «rétablissement de l’ordre public» – abc.es

Par RFI

Au Venezuela, il ne reste plus que quinze jours avant le premier et unique tour de l’élection présidentielle qui aura lieu le 7 octobre prochain. Si Hugo Chavez reste le grand favori dans les sondages, son challenger semble petit à petit rattraper le retard, grâce à un quadrillage du pays et une volonté de séduire l’électorat populaire. Une campagne électorale crispée, qui pourrait voir le pays sombrer dans la violence au lendemain des résultats.

Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland

Partisans de Hugo Chavez en meeting à Caracas le 17 septembre 2012.
REUTERS/Jorge Silv

A mesure que les sondages annoncent un résultat serré entre Chavez et le candidat de l’opposition Capriles Radonski, les esprits s’échauffent au Venezuela. Des incidents plus ou moins violents ont émaillé la campagne électorale. En mars dernier déjà, Henrique Capriles Radonski avait même essuyé des tirs dans un barrio, un bidonville de Caracas. Il y a dix jours, c’était au tour de ses militants, dans le sillage de sa caravane électorale à Puerto Cabello, d’être violemment pris à partie par un groupe de chavistes radicaux, qui avaient même dérobé l’appareil photo d’un journaliste de l’Agence France presse.

Henrique Capriles, soutenu par une coalition d’opposition, en campagne à Cupira, à l’est de Caracas, le 21 septembre 2012.
REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

Henrique Capriles Radonski a récemment accusé le président Hugo Chavez, par son discours très rude, d’inciter ses troupes à la violence, pour l’empêcher d’aller chercher les voix indécises dans les bastions du chavisme, c’est à dire dans les zones populaires. De l’autre côté, on dénonce évidemment la provocation.

Ce week-end, la publication d’un article du quotidien très conservateur espagnol ABC a créé la polémique. A partir de documents secrets soit disant obtenus grâce à un colonel de l’armée, le journal évoque un plan gouvernemental, inspiré des méthodes du pouvoir iranien : des commandos venus des quartiers déjoueraient par la force, toute victoire de l’opposition. Une hypothèse prise très au sérieux, du côté de Henrique Capriles Radonski, alors que Hugo Chavez, a prédit récemment le chaos s’il perdait, et craint un nouveau coup d’Etat contre lui organisé depuis Washington.

Le pays, en proie à une insécurité croissante, est aussi, dans la région, l’un de ceux où circule le plus d’armes dans la société civile.

Par François-Xavier Freland